Par Josélito Lacasse
Moi, différent des autres à tant d’égards, j’eus intérêt à
m’accrocher, qu’importe mon mal, qu’importe ma haine, afin d’échapper aux
solutions suicidaires qui harcelaient mon âme d’enfant fragile à casser.
N’ayant point choisi mon milieu, ma nature, mon prénom, je
priais mon Créateur afin simplement…d’être quelqu’un d’autre. Ne pouvant
acquiescer à ma demande ainsi formulée, « Le Miséricordieux » allégea
cependant le poids de ma croix et me permit d’endurer ma couronne d’épines qui
incarnait les pourquoi de cet ostracisme, de mon injuste mise à part.
Mais alors, quel paradoxe ! Je n’ai toutefois subi aucune forme
de violence à l’intérieur de ma famille.
Mes parents furent exemplaires et peu en ce monde peuvent prétendre leur
arriver à la cheville. Néanmoins, à
l’instar de l’hiver, cruelle est parfois la vie. Ils sont, tour à tour, décédés en ma
présence. L’absence irrévocable de leur
tendresse allait régir en moi une démesure existentielle qui s’avérerait
destructrice et combien coûteuse.
En revanche, je devais survivre et qui sait… aimer la
vie? Je trouvais l’école acerbe et l’ai
quittée à 14 ans.
Mon ticket pour Liverpool fut une rencontre décisive avec le
rock and roll. Adolescent, je m’envolai
sur les guitares de Corbeau. La rage de
vivre de leur survoltée chanteuse devint mon carburant et…ma première drogue.
« Inarrêtable », je partis pour les croisades affirmer
qui je suis et assumer les frasques d’un gamin excessif et extrémiste faisant
outrages et « bêtises dans les rues d’Montréal». Chaudes étaient les nuits et moi aussi! En exil, en quête d’absolu, de bar en bar, de
soir en soir. J’étais très loin de
penser « études ».
Rapidement, je vécus de grandes histoires d’amour et fus
exalté par de véritables amitiés fusionnelles.
De plus, en tous sens, j’ai vibré sur scène en chantant le rock pendant
10 ans et occupai des emplois aussi idéals que gratifiants.
Même si j’ai traversé le Parc Lafontaine , en déroute
effrénée, j’ai vu les eaux bleues de la Méditerranée, scintillant d’un soleil
imparable en criant de plaisir.
À présent, dans un autre millénaire, je réalise que 40 ans
apportent la sagesse de se suffire à
soi-même. Elle apaise la colère qui tue
et chasse les démons refoulés dans nos errances intérieures troubles. C’est ma nouvelle tangente qui m’a insufflé
ce choix judicieux : celui de reprendre mes études (que j’aimais au fond).
Ayant persévéré, travaillé fort, en plus de croire en moi,
c’est « l’homme » qui récolte enfin les délicieux fruits d’un retour à
l’école fulgurant. Mon but d’écrire et
d’enseigner le français émoustille mon zèle fou qui, maintenant, m’habite
totalement !
Contre toutes attentes, contre vents et marées, en vous
souriant…« J’LÂCHE PAS ! ».
Texte inspiré de ma propre histoire et rédigé pour le concours "Ma plus belle histoire".
« J’LÂCHE PAS » est un titre de CORBEAU puisé de l’album FOU
paru en 1981.
Continuez de sourire! Ça fait du bien.
RépondreSupprimerDanielle